Présentation

L’œuvre de Thierry Boyer ne cesse d’interroger des mondes qui nous sont proches, sinon familiers : monde des artefacts industriels, monde de la nature, il le fait à travers des formes inattendues, intrigantes, ambigües, qui bousculent nos perceptions et nos repères. Le plus fragile supporte le plus dur, le léger soutient le lourd, est-ce vraiment ainsi que cela se passe dans le monde des objets qui nous entourent ?

La contemplation active du monde des plantes, des insectes, à travers les Germinoscopes (cabanes / sculptures) produit des collisions de formes – champignons / insectes, festins d’escargots / méandres vues du ciel – autant de métamorphoses avérées ou à venir. Alors comment déchiffrer ce monde naturel auquel notre destin, à nous humains, est indéfectiblement lié ?

Un travail qui stimule nos sens et notre esprit, nous contraint à reconsidérer nos représentations communes, notre statut au sein des espèces existantes, grâce à des choix esthétiques raffinés, distanciés, toujours en lien avec le sensible, une oeuvre qui  nous laisse libres face aux questions qu’elle soulève.

Christiane SAVARY
À l'occasion de l'exposition au Musée d'Art moderne de Cordes (2019)

Thierry BOYER vivait et travaillait dans le Tarn. 

D’une formation initiale de type bac technique, il a développé dans un premier temps une pratique artistique sculpturale autour des vestiges industriels de sa ville natale, Carmaux.

Diplômé des Beaux Arts de Perpignan au début des années 1990, sa fibre créatrice contemporaine est vite remarquée, ce qui l’a amené à être envoyé en résidence au Japon (1994) puis en Norvège (2001).

Suite à son retour d’Oslo, sa pratique s’infléchit vers de nouveaux supports (installations, photographies…) et aborde de nouvelles thématiques davantage tournées vers les questions environnementales, la biodiversité.

ACTUALITÉS

TRACES, RACINES, EMPREINTES À ALBI : CHRONIQUE D’UN SUCCÈS

Un public déjà nombreux lors du vernissage du 1er mars, ici à l'Hôtel du Parc Rochegude (Photo Phœbé Meyer)

C’est toujours un sacré pari d’organiser une exposition après la disparition d’un artiste. La triple rétrospective organisée à Albi en mars 2024 a connu un véritable succès et marque assurément la mise en route d’un processus autour l’œuvre de Thierry Boyer.

Tout avait commencé par des échanges informels entre son frère et des structures culturelles albigeoises. Petit à petit, le projet a pris forme jusqu’au montage des expositions au Parc Rochegude pour le LAIT, au Frigo, et à la Cheminée. Trois lieux pour trois scénographies et trois ambiances, avec ce souci de coller aux exigences du défunt artiste pour évoquer sa dimension institutionnelle, son processus de création via la reconstitution de son atelier, ou son registre de l’art brut dans un ancien lieu industriel.

Frédéric Boyer, lors des discours. Au second plan, Marie Angelé (DRAC)- Photo : Phœbé Meyer

Lors du vernissage, le public déjà nombreux a pu valider les choix des organisateurs en découvrant, redécouvrant, ou approfondissant l’œuvre d’un artiste qu’ils avaient parfois côtoyé ou au moins croisé. Cette déambulation dans la ville au travers des trois lieux se terminait à Rochegude où les discours furent parfois poignants, à l’instar de ceux de son frère Frédéric et de Marie Angelé (conseillère pour les Arts plastiques – DRAC Occitanie), qui a travaillé longtemps avec Thierry Boyer.

Frédéric Boyer, lors des discours. Au second plan, Marie Angelé (DRAC) – Photo : Phœbé Meyer. 

Puis, les trois semaines qui ont suivi ont vu le public s’emparer des expositions avec des vagues continues de visiteurs et des compteurs qui se sont affolés pour dépasser les deux mille personnes en trois semaines. Les émissions de radio sur Radio Albigès ou CFM Radio, et les articles dans la presse ont largement relayé les informations en lien avec la triple rétrospective ou le livre catalogue coordonné par Frédéric Boyer et sorti pour l’occasion. La journée du 16 mars fut marquée par le Séminaire Création, Psychanalyse et Politique puis une soirée souvenir au Frigo. Et le 23 mars au soir, une nocturne était organisée à La Cheminée avec un concert de David Lataillade. Outre les visites commentées du LAIT et les ateliers créatifs au Frigo, ces événementiels ont maintenu une actualité autour des expositions.

Si ce succès ouvre la voie sur plus de collaborations et de synergies entre les trois instances culturelles albigeoises, il pose la question du devenir du travail de Thierry Boyer. Entre vente dans des collections privées et publiques, expositions y compris hors Occitanie ou mécénat avec la création d’un lieu dédié, des possibilités ont vu le jour plus clairement à l’occasion de cette triple rétrospective mais demandent toujours plus d’énergie pour aboutir. Autant de projets à venir et dont nous ne manquerons pas de vous tenir informés.

Mise à jour le 1er Avril 2024

L'une des premières sculptures de Thierry Boyer, mise en valeur à la Cheminée lors de la rétrospective (Photo : Phœbé Meyer).

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